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Sa formation de maçon l'a aidé à mieux o Sa formation de maçon l'a aidé à mieux organiser son chantier

Gérard Simon a beaucoup participé à la construction de sa stabulation.

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« J'ai économisé 50.000 € en construisant moi-même une grande partie de ma stabulation, calcule Gérard Simon. J'ai fait quelques sacrifices mais je suis plutôt satisfait de mes choix. C'était la seule solution pour disposer d'un outil confortable avec des possibilités d'emprunt limitées. »

 

Résultat : la stabulation, qui accueille les trente-quatre montbéliardes à Malrevers (Haute-Loire), a coûté 100.000 €. Salle de traite, nurserie et silos compris.

« J'ai réalisé toute la maçonnerie seul, indique-t-il. J'avais suivi une formation dans ce domaine dès l'âge de seize ans car mes parents ne voulaient pas que je reprenne la ferme. Cet apprentissage, en plus des connaissances, m'a permis d'acquérir une méthode de travail. Ce n'est pas négligeable pour l'avancement des travaux. »

Rester raisonnable

La construction du bâtiment a duré huit mois : de mai à décembre. Gérard a jonglé entre les foins, la conduite de l'élevage et le chantier. « Mes journées étaient longues, concède-t-il. Elles ne se terminaient jamais avant 23 heures. » Et avant de quitter le chantier, Gérard préparait méticuleusement sa journée du lendemain en empilant ses parpaings près du mur à monter.

« Le danger de l'autoconstruction est d'être un peu trop ambitieux et de délaisser une partie de l'exploitation, prévient Didier Chazalon, de la chambre d'agriculture de la Haute-Loire. Il faut rester lucide et ne pas oublier qu'il faut tout mener de front : la conduite du troupeau, celle des cultures et le chantier. Si la productivité du troupeau n'est pas au rendez-vous, il devient vite difficile de rembourser les annuités. »

Gérard a tout de même délégué une partie des travaux. Notamment ceux liés au terrassement, à la charpente et à l'électricité. Il ne s'est pas occupé non plus de l'installation des postes de traite.

« Outre les compétences, ces opérations nécessitent des équipements spécifiques, qui ne sont pas toujours disponibles sur l'exploitation, ajoute Didier Chazalon. Dans tous les cas, la réflexion générale en amont sur le bâtiment est primordiale. Il faut prendre le temps de peser toutes les décisions car on ne construit pas trente-six bâtiments dans sa carrière. Par ailleurs, une première expérience de construction réussie est toujours un élément favorable pour négocier de nouveaux prêts avec sa banque. »

 

Une participation mesurée

 

Pour le rainurage, Gérard a construit un gabarit afin de tracer des lignes régulières sur les bétons de la stabulation (1). Lors du montage des murs, il a aussi pensé à ses animaux. En sortie de salle de traite, tous les angles sont arrondis (2).

 

 

« En guise de moule, j'ai employé un tuyau en PVC, explique-t-il. Le crépi extérieur a été laissé à la charge d'un spécialiste car, seul, il est difficile d'avoir un débit suffisant pour terminer ce chantier le même jour. Je n'ai pas posé la résine antidérapante (3) sur les quais de la salle de traite car cela demande de la technicité. J'ai en revanche posé le carrelage, même si je ne disposais au départ d'aucune compétence dans ce domaine. J'ai pris beaucoup de conseils auprès de collègues. J'ai finalement réalisé cette tâche sans problème. J'ai aussi monté tous les murs banchés de ma stabulation. Je sous-traiterai peut-être ceux de l'agrandissement en projet. Le professionnel est mieux outillé que moi. Cela me coûtera plus cher, mais le travail sera plus soigné. » 

 

 

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